J'aurais du me méfier. Quand je L'ai vu, Elle, s'assoir sur ses pelages pour fermer la valise, ça aurait du me mettre la puce à l'oreille (grattouille). Or, j'ai préféré fermer mes prunelles et taquiner Bastet.
C'est seulement quand Elle a sorti la Boite que j'ai compris. J'ai jeté un coup d'œil dedans, croyant qu'une autre bête poilue allait en sortir, mais en fait le but était que j'y entre! En un claquement de langue, j'étais dans la boite, séparé de Bastet, et emporté dans la machine qui roule. Impossible de sentir, de voir, ou d'entendre ma copine. Je ne pouvais percevoir que le bruit sourd de la machine et ses soubresauts désagréables. J'avais mal au coeur, ça a duré un moment et j'ai été pas mal cahoté dans toutes sortes de lieux étranges.
Pendant de longues minutes, Elle a placé la Boite entre ses pattes et je pouvais voir passer toutes sortes de choses : des petits humains, des bêtes à poils, des paires de chaussures, des trucs à roulettes... qu'est ce que c'était long! Et puis soudain, le froid. Un froid tellement glacial que j'en avais les moustaches qui congelaient. Et aussi, le bruit et le chahut de la foule alors qu'Elle me portait tant bien que mal à travers ce grand monde. Là encore, il a fallut attendre dans le froid avant de pouvoir entrer dans une autre machine qui roule. C'était plus des moustaches que j'avais, mais des stalactites!
Finalement, Elle et moi avons retrouvé Chez nous, mais Bastet n'était toujours pas là. J'ai profité qu'Elle ai laissé la porte ouverte pour aller chercher ma copine dehors. Non seulement Bastet n'y était pas, mais en plus, Elle a réussi à me rattraper en deux minutes pour me ramener Chez nous. Mais qu'est ce qu'un chez nous si Bastet n'y est pas?? Et quel froid! Jamais Chez nous n'a été si polaire. En plus les croquettes étaient un peu vieillies...
Elle est sortie quelques temps avant de rentrer pour gentiment remplir ma gamelle de cette nourriture que j'aime tant, mais dont je n'ai pas droit souvent. J'ai bien compris que c'était un cadeau de sa part pour me réconforter.
Alors j'ai commencé à m'inquiéter d'avantage. Tout ça n'était vraiment pas normal. Quand Elle m'a enfin laisser sortir sur le toit, j'ai rôdé, toujours à la recherche de ma bien aimée. En vain. C'est donc tout bouleversé que j'ai fini par m'endormir, malgré l'horrible bruit du souffleur chaud dont Elle se servait pour chauffer sa couche.
Le lendemain, Elle est ressortie longtemps. J'ai été plus paniqué que jamais. Et soudain, Elle a réapparu, une autre Boite à la main. Je m'en suis approché avec méfiance jusqu'à ce qu'apparaisse le bout d'une moustache bien connue. Bastet était revenue! Elle avait l'air toute désorienté mais je ne l'ai pas lâchée. Je lui ai montré qu'elle était belle et bien de retour Chez nous. Ma copine n'a pas attendu bien longtemps avant de se précipiter sur la bouffe. Sans même un regard pour moi, bien sur.
J'étais heureux et soulagé, du coup je suis monté sur la table pour La regarder et ronronner, afin qu'elle comprenne ma gratitude. D'autant plus qu'Elle nous a rapporter un nouveau jouet dont je suis immédiatement tombé amoureux!
En plus, la litière est propre.
Note de Elle (la pauvre maitresse) : Ces chats sont pourris-gâtés. Et bavards avec ça!