Tous les étés, et ce depuis mes 16 ans, je décrochais facilement ce job dans des chambres d'hôtes de ma ville natale. Et pour cause, ces chambres d'hôtes appartenaient à ma grand mère et ma propre mère en est la gérante.
Mon travail consistait à servir le petit dej', débarrasser le petit dej', faire la vaisselle, nettoyer les chambres, faire les lits, laver les salles de bain. Et parfois, quand ma mère était absente, je me chargeais de l'accueil des clients. Rien de bien folichon, et heureusement que mes collègues étaient toujours charmantes.
Le problème quand on est femme de ménage dans ce genre de lieux, où tout est magnifique et authentique, c'est que tout est aussi hyper fragile. T'as intérêt à faire gaffe, surtout quand tu es aussi adroite que moi... Et que le fil de l'apiro aime se prendre dans les pieds des guéridons... Je me dois de préciser que cette vieille demeure date du 17e siècle, qu'il y a plein de boiseries et de meubles anciens, et que la poussière y a élu domicile. Même si je la délogeais tous les matins, elle revenait inévitablement tous les soirs, au moment de présenter la chambre aux clients... !
Heureusement, nous avions à notre disposition un méga aspiro orange et noir, énorme et très lourd, avec un fil de 15m. il ne nous quittait pas une seconde, fidèle comme un caniche schyzophrène! On peut dire qu'il a été chéri celui ci!! Alors quand même je m'interroge, comment elles faisaient les femmes de ménage, avant l'invention de l'apisrateur, pour oter la poussière qui s'engouffre un peu partout, notamment sous les lits...? hein? Non parce que mine de rien, le type qu'a eut l'idée de l'apisro en premier, il a pas été con ; ça a quand même du etre une sacrée révolution ménagère!!!
Tiens, en parlant des lits! Les lits aussi étaient authentiques, et faire un lit qui a 70ans, avec toutes les fioritures qui vont avec, c'est l'enfer, croyez moi... (surtout si la veille, t'as fais la fête jusqu'à pas d'heure. Auquel cas la seul chose dont du rêve, c'est de comater sur ce même lit! jusqu'au moment où une collèque allume l'aspiro...)
J'aimais pas non plus nettoyer les salles de bains, alors que l'estomac des occupants s'étaient révolté contre la dégustation œnologique ou contre le bœuf bourguignon.. Je vous passe les détails...
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Normalement, les clients doivent quitter leur chambre avant 11h, histoire que l'on puisse tout nettoyer avant midi. Mais souvent et même si ils on été informé des impératifs, ils s'enferment dans leurs quartiers jusqu'à 12h30 (alors qu'ils sont levés depuis 9h). C'est super quand, comme moi, on a un dernier train à 13h... CQFD. Dans de tels cas, je sortais l'énorme aspirateur hyper bruyant et on le passait en long en large et en travers devant la porte de leur chambre (comment ça j'suis une garce??)
Mais tous les clients ne sont pas comme ça et ce que je préférais dans ces cessions nettoyage, c'est l'autre coté : la rencontre avec des gens de partout dans le monde, qui ont (presque) toujours des choses intéressantes à dire. J'adorais prendre la place de ma mère et accueillir ces étrangers, leur faire découvrir la belle demeure (en essayant de cacher la poussière) et de les voir s'émerveiller devant le charme des lieux. Souvent, quand ils arrivent ils ne savent pas à quoi s'attendre. C'est vrai que la maison est en plein centre de la ville et cachée derrière son haut portail, on ne peux l'admirer depuis la rue. Mais dès qu'ils entrent, je vois les yeux des clients se mettre à pétiller et leurs bouches tomber littéralement jusqu'au sol!
Malgré tous les aléas de la vie de femme de ménage, j'ai toujours été fière de travailler là bas, et de me dire que je ne suis pas pour rien dans le fait que des gens aient passé un bon séjour...! Surtout si en plus, j'ai l'occasion de faire leur connaissance!!
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Mais une question reste en suspend... Si j'étais si perfectionniste dans le cadre de mon travail de ménage, que je faisais tout toujours super bien, pourquoi est ce que dans mon appart', c'est toujours un bordel pas possible??