Où comment faire revivre le grand Jacques Tati.
Car si le réalisateur est Sylvain Chomet, le papa des Triplettes de Belleville, le scenario est bel et bien de Tati, soit le fameux Monsieur Hulot.
Nous sommes au début des années 1960 et nous suivons un magicien de music hall, dont les tours de passe passe à base de lapin blanc n'amusent plus. Dépassé par les chanteurs pop qui font mouiller les culottes, notre ami fuit Paris pour Londres, puis pour l’Écosse où il rencontre une jeune fille de la campagne. Celle ci, persuadée que l'illusionniste est un vrai sorcier, va se prendre d'affection pour lui et le mener à Édimbourg. Là, il faudra que notre magicien jongle entre son amour du spectacle, les gentils caprices de la fillette et l'argent qui finit toujours par manquer.
Le scenario est touchant, c'est un joli conte de fée pour la fillette, une note d'espoir (?) pour le magicien, dont le talent continuera à émerveiller les plus rêveurs d'entre nous.
L'adaptation de Chomet se veut un hommage à Tati, que l'on ne reconnaît que trop bien dans le personnage du magicien. Certaines scènes sont d'un burlesque qui rappellera aux amateurs les films du maitre. Le style du dessin est celui de Chomet : simple, parfois caricatural (dans le bon sens du terme), efficace et parfaitement adapté à l'atmosphère du scénario. Voilà qui change des Shreck et compagnie. Très peu de paroles sont dites, juste ce qui est nécessaire car l’humour et la sensibilité de Tati ont toujours été dans les gestes plus que dans les paroles. L'ensemble est agrémenté d'une musique douce et agréable.
Ne comptez pas sur ce film pour avoir une poussée d'adrénaline ou un fou rire cosmique. Aller voire l'Illusionniste c'est s'offrir 1h20 d'émotion douce, de sourire et de tranquillité. Un peu trop peut être, car ces 90 minutes m'ont paru plus longues. Je dois avouer que c'est un film lent, qui se contemple, se laisse observer paisiblement. A éviter donc si on a la bougeotte ou la tête en folie.
C'est une jolie histoire d'une simplicité extrême, qui ravira les enfants sages et les adultes nostalgiques.